PLUME a pris du poids. Les jeux de mots un peu bêtes, ils adorent ça, les créateurs du cirque Plume, installé pour trois mois à la Villette. La rançon du succès pour un petit cirque, parti de rien et du Jura il y a vingt-cinq ans, aujourd’hui star de la piste. " L’Atelier du peintre ", leur nouveau spectacle, vaut donc moins pour ses calembours sur l’histoire de l’art que pour le trampoline, morceau de bravoure de leurs spectacles. Des années qu’ils en font un cahier de poésie où les sauts s’enchaînent comme des rimes libres.
Autre signature maison, les ombres chinoises dessinent de splendides arabesques humaines. Des acrobates peignent cachés derrière des draps avant de s’élancer dans les airs. Peintures vivantes, comme une femme odalisque qui sort d’un cadre. La musique, toujours omniprésente, plus folk-rock que fanfare, rythme un mémorable numéro de jonglage.
Pionnier du nouveau cirque, Plume fait figure d’ancien et réintroduit même les clowns, formidablement justes, n’en faisant jamais trop.
Les séquences s’enchaînent sans entracte, une bonne idée : les spectacles de cirque traditionnel finissent par durer trois heures au total, ici c’est la moitié et chaque minute enchante le public. Un conseil : venez en avance si vous emmenez vos enfants (à partir de 5 ans). Le placement est libre, et les gradins, situés d’un seul côté de la scène, pris d’assaut : plus vous vous retrouverez haut et loin de la scène, plus ils s’installeront sur vos genoux pour mieux voir.
Au risque de belles courbatures. Dommage pour un cirque aussi joliment léger.