Adeline Poidevin
Le spectacle commence avec l’image d’un champ de métronomes, les comédiens, à leur passage, déposent des fleurs qui dansent chacune à un rythme différent. La séduction a déjà agi et, pour qui n’a jamais vu de spectacle du Cirque Plume, c’est une véritable rencontre avec un univers où la poésie est la règle. Construit autour de l’eau et de la musique, ce spectacle est une succession de tableaux dans lesquels fourmillent des idées lumineuses. Les performances physiques sont réalisées avec beaucoup de fluidité, les acteurs acrobates s’élancent dans les airs avec légèreté, soutenus par une mise en scène élégante et poétique.
La musique de Robert Miny accompagne chacun des tableaux, parfois commentés par Pierre Kudlak, directeur artistique qui revisite le rôle de Monsieur Loyal. Acrobatie, jonglage, bascule, main à main, anneaux aériens, contorsions, numéros de down... les disciplines du nouveau cirque sont largement représentées dans Plic Ploc où il est question de fuites d’eaux intempestives et de réparations approximatives exécutées par un plombier aérien. L’humour est l’une des matières premières du spectacle, que cela soit dans les scènes de clowns, les profils souvent loufoques des personnages ou encore les superbes tirades de Patrick Barbenoire qui jongle avec les mots comme d’autres le font avec des balles. Les deux heures de spectacle passent à une folle allure et la magie si particulière du Cirque Plume opère longtemps après le salut final.