Brigitte Lemery
Plic Ploc. Une fuite d’eau… et Plac ! Une pluie colorée de fantaisie et de poésie tombe et rebondit sur la scène de la maison de la danse de Lyon. Avec cette 8° création, le Cirque Plume nous chatouille encore avec Le cirque Plume a posé son chapiteau au Colisée de Roubaix, le temps de présenter " Plie Ploc ", son dernier spectacle, un grand bain de folie aquatique.
Sur scène, une corde qui pendouille, de l’eau qui ruisselle dans une bassine blanche et une femme, clef à molette en main, hissée par deux hommes sur la corde et qui disparaît dans les cintres. La corde tombe, la femme reste en l’air, invisible. On entend sa voix qui appelle à la rescousse. Premier tableau. On rit déjà ! Puis d’autres personnages bariolés aux vêtements déstructurés surgissent des coulisses et plantent au sol des métronomes hérissés de fleurs rouges en mouvement donnant un tempo endiablé à l’ensemble.
La petite musique décalée du cirque Plume démarre en fanfare, animée par des danseurs acrobates, des musiciens comédiens, des chanteurs contorsionnistes. Pas de nez rouge, de grosses chaussures, de fauves (enfin presque !) chez Plume, mais du rêve, du cocasse, du décalé, du détourné, du saugrenu, de l’incongru, Le cirque Plume affiche ici clairement sa modernité avec un art consommé du détournement.
Dans ce spectacle de deux heures (un peu long), fable picaresque aquatique, l’eau est prétexte à faire beau, à faire rire, faire rêver,faire de la musique. Par un savant jeu de casseroles sonores reproduisant des accords connus, un jeu d’anneaux géants et une pluie de bulles multicolores, offrant un moment de pure poésie graphique et de contorsions époustouflantes.
Avec Plume, la féerie est totale, jeux d’eau, feux d’artifice aquatiques, grands fonds s’enchaînent. Les treize étranges circassiens mettent de l’ardeur à offrir à 1 200 spectateurs médusés une fantaisie légère et burlesque, sensible. Deux heures d’émerveillement visuel et sonore, de fête partagée où l’eau est tout un poème... vivant et inventif. Une eau de vie.