Lyon City Crunch7 juillet 2013
Nuits de Fourvière : Cirque Plume, Tempus Fugit
Mardi soir, l’orage menace… métro, tram, arrêt Parilly-Université, 10 minutes de marche à pied… et j’arrive devant le chapiteau du Cirque Plume.
Dans les gradins, des enfants et leurs parents ; sur scène, une bonbonne d’eau qui oscille et un piano suspendu.
A chaque minute passée, une plume tombe sur le piano et lui fait perdre quelques centimètres… jusqu’à ce qu’il rejoigne le sol et que le spectacle commence.
1h40 de spectacle : une parenthèse poétique, drôle, physique et très touchante, pendant que l’orage grondait dehors, et que des hectolitres de pluie tambourinaient sur la toile du chapiteau.
Le Cirque Plume ce sont d’abord des artistes incroyablement polyvalents : les acrobates savent jouer d’un instrument de musique et les clowns sont de véritables athlètes.
Ce sont aussi des performances à couper le souffle et des compositions musicales originales qui fédèrent, font chaud au cœur et taper du pied.
Côté acrobaties, la trapéziste ouvre le bal. Elle prend de la hauteur après quelques pas de flamenco, se balance, se lâche, devient aérienne quand sa robe tourne. Tonnerre dehors, tonnerre d’applaudissement dedans.
L’équilibriste est impressionnante de force et de grâce : elle évolue délicatement sur ses piquets et fait des pieds de nez à l’attraction terrestre. Nouvelle salve d’applaudissements.
La funambule saute, court à reculons, enchaîne les grands écarts… on reste estomaqués puis on se laisse entraîner par la musique, on frappe des mains et on oublie le fil. Les mains brûlent, on applaudit quand même.
Quant à l’acrobate sur la barre verticale, elle est sidérante, comme en apesanteur, légère comme une bulle au point qu’on oublie la force qu’elle doit déployer pour évoluer sur la barre… On applaudit à tout rompre.
Entre ces performances, des tableaux et des moments de vie… et des clowns. Des clowns qui font rire les enfants de ces petits rires frais, candides et communicatifs, des clowns qui font rire les adultes, des clowns faussement maladroits qui en réalité sont bluffants de force et d’habileté.
Entre ces performances, des musiciens qui s’envolent, des ombres chinoises belles comme le jour, des draps qui flottent, qui gonflent, qui apaisent !
Et pour finir, la danse des bonbonnes suspendues, transparentes et lumineuses, qui offrent une véritable chorégraphie : deux files qui s’entrecroisent dans un mouvement pendulaire, puis qui ondulent comme un dragon chinois, puis se croisent et se décroisent comme des chromosomes animés. On est hypnotisés, et on sort ravis, même si le sol est détrempé, et même s’il faut encore marcher dans la pénombre pour rejoindre le tram.