La première officielle de "L’atelier du peintre" n’a pas encore eté donnée que le public semble déjà avoir paraphé la chronique d’un succès annoncé. Coup d’envoi ce soir. Pas moins de neuf représentations ont été programmées à la Coursive, scène nationale, et depuis l’annonce du retour de la compagnie prodige sur les bords du Vieux Port, les places disparaissent de la billetterie comme neige au soleil.
Inévitable La Rochelle
un noeud très serré s’est noué entre la troupe franc-comtoise et la cité rochelaise. Venue à sis reprises au cours des 7 dernières saisons (la première fois, c’était en 1992 à Villeneuve-les-Salines), elle avait encore touché sa cible lors de son dernier passage, en 2004, avec "Plic Ploc". Comme si l’association coulait de source, la bande de Bernard Kudlak a chois la Coursive pour ouvrir le bal d’une tournée prévue sur trois années : "on est dans nos charentaises ici. Il y a comme une sorte d’évidence. On ne peut pas ne pas jouer à la Rochelle. C’est le bonheur de l’habitude et de l’amitié", explique le metteur en scène, tout sourire.
Après avoir joué avec l’eau, il a décidé cette fois de dessiner la trame de fond de sa nouvelle création avec le pinceau et la naissance d’une oeuvre : "L’atelier du peintre, c’est l’endroit où se créent des mondes, où se dessine le rapport à l’acte artistique", décrit-il pour justifier le parti-pris. Avec la poésie et l’humour qui font la patte du Cirque plume, il a imaginé un spectacle qui donne vie à la "Vénus au miroir" de Velasquez et dans lequel les 13 artistes n’on de cesse de jouer avec les illusions, les deuxième et troisième dimensions, les cadres et les hors-cadres.À charge aux jongleurs, trampoline, clowns, cerfs-volants et musiciens de donner des couleurs aux arts de la piste : "C’est, je crois, le spectacle le plus structuré et le plus plastique qu’on ait jamais réalisé."
Mise en abyme
Oui il y a de jolis clins d’oeil aux références de l’art pictural, oui il est arrivé au créateur de concevoir une scène et de constater, après coup, qu’elle n’était pas sans lui rappeler Francis Bacon, mais promi-juré, inutile d’être docteur en histoire de l’art pour apprécier les près de deux heures de spectacle. C’est comme Tintin, on met le doigt dans le pot à tout âge.
En plaçant sur scène l’artiste (peintre) en pleine création, n’est-ce pas un peu lui, créateur de spectacle, que l’on retrouve sur les planches de la Coursive ? "Il y a de ça. C’est le spectacle le plus personnel, celui où je suis allé au plus profond." Si la main du maître n’a jamais été aussi prégnante, il y a là matière à laisser les fidèles rêvasser dans une toile de promesses.
Thomas Mankowski