Figaroscope8 octobre 2014
Chères vieilles Plume
LES ARTISTES SONT SOUS LE CHAPITEAU AVEC « TEMPUS FUGIT ? », LE SPECTACLE QUI CELEBRE LEURS TRENTE ANS.
On les aime bien, les Plume. Ils sont nés il y a trente ans et gardent depuis, soigneusement, dans la naphtaline, la poésie des années 1980. C’est d’ailleurs l`exercice de ce nouveau spectacle qui triomphe un peu partout depuis sa création au festival de Fourvière il y a deux étés. Dans " Tempus Fugit ?, les frères Kudlak, fondateurs du Cirque Plume, s`offrent " une ballade sur le chemin perdu ››. Ils n’ont rien oublié de leur goût pour les musiques qui embobinent, de leur faconde bon enfant, de leur émerveillement de ravis de la crèche. Ils n`en reviennent pas de leur destin. Pierre Kudlak le premier : réchappé d’une usine de Franche-Comté, il est tombé dans les arts de la rue, puis dans le cirque. En apôtres d`un genre qui s’ébroue de la tradition, ils décrivent cet art << dans l’éternité du saut périlleux ››. On le disait auparavant destiné aux durs, aux courageux, aux valeureux. Virage sur l`aile : leur empire, ils l`ont taillé à l`orée du nouveau cirque, loin des roulements de tambour et des dresseurs qui plongent la tête dans la gueule des lions. Leur grand frisson, Bernard Kudlak, directeur artistique, confesse qu’il tient dans la beauté fragile de la rosée du matin sur la campagne. Il écrit ses spectacles au diapason. Un clown extraordinaire tient ce Tempus Fugit, à côté duquel les autres artistes pâlissent un peu. Il y a de la bonne humeur, de la sincérité, des couleurs éteintes, des jolies blagues. Et la recette fonctionne. Rien de neuf au royaume.
Ariane BAVELIER