Plic Ploc par le Cirque Plume
Marion Thébaud
Cirque. On a beau être sous chapiteau, sommes-nous encore au cirque ? On en doute, les premiers temps. Pas de piste, pas de ménagerie, pas d’orchestre tonitruant, mais un plateau, de belles lumières, des costumes aux teintes délicates de Nadia Genez et des artistes qui savent tout faire, comme dans la bonne tradition du cirque. Alors oui, il y a des relents de fête circassienne dans ce spectacle inventé par Bernard Kudlak, alors oui on rit aux gaffes de Patrick Barbenoire et d’Alain Mallet qui renouvellent le genre des clowns, alors oui on s’émerveille devant la souplesse de Sylvaine Charrier qui se glisse dans un anneau comme un serpent, mais si l’exploit est là, il n’est jamais annoncé à grand renfort de cymbales.
L’exploit est mis en scène, s’inscrit dans un spectacle de troupe où chacun, musicien, acrobate, a le même poids, le même impact, donnant à voir la précarité, la fragilité d’un art qui se veut poétique avant d’être spectaculaire. Il s’agit de faire rêver. Bernard Kudlak imagine un dérèglement climatique. Une première goutte d’eau tombe. On glisse un seau pour la recueillir : Plic ! Une autre goutte, Ploc ! C’est parti. Au milieu des fuites, des jets d’eau, des parapluies, des bulles multicolores, des bâches, des échelles, les artistes jonglent, sautent, dansent, chantent, créant un arc-en-ciel de fantaisie. Guillaume Montel, Maëlle Boijoux, Laura Smith, Mark Pieklo, ils sont tous à citer, d’une vitalité réjouissante, le jarret souple et l’oreille fine. Ces acrobates musiciens dans une totale harmonie interprètent les inventions musicales de Robert Miny et jouent avec l’eau comme des enfants. C’est fou ce qu’on peut faire avec cet élément. Tout un spectacle. Une histoire d’eau. Pour les enfants de 7 à 77 ans.