L’Est Républicain21 mai 2013
Le Cirque Plume a pris le temps
CE QU’IL Y A de bien avec les spectacles de Plume, c’est qu’on est tout de suite dedans. Un chanteur à la voix de Tom Waits sur un piano mou, le chant suraigu de son compagnon, et c’est parti pour 1 h 40 de spectacle. Samedi soir, c’était la grande première à Casamène. Après trois mois de préparation sur place, Plume proposait pour la première fois "Tempus fugit", fuite circassienne autour du temps qui passe.
ll est vrai que la maison bisontine fête sa trentième année d’existence et présentait samedi son dixième spectacle devant des spectateurs qui, pour certains, l’ont vue naître. Le nouveau spectacle aura emballé son monde (un millier de personnes sous le chapiteau).
Les jeunes femmes musclées
" Tempus fugit ›› n’a rien d’un vieux spectacle porté par une vieille troupe. Le mélange des générations fait le sel de la soirée. Ce sont d’ailleurs quatre jeunes femmes, acrobates contorsionnistes, danseuses, qui constituent successivement la partie la plus musclée de " Tempus fugit".
Clown surdoué, belle musique signée Benoît Schick, mais aussi nostalgie quand Pierre Kudlak raconte à un jeune artiste le temps où il s’abîmait les mains dans l’usine de vélos Peugeot à Beaulieu, ou que, décidément, sa vraie inspiration c’est la musique militaire. Ces apartés sont d’ailleurs, et c’est dommage, les seuls liens directs avec le thème annoncé du spectacle : le temps qui passe.
Le Cirque Plume n’avait pas envie d’être nostalgique. Il est vrai que l’avenir et la route s’ouvrent une nouvelle fois à lui. Et pour longtemps, grâce à ce spectacle.
Philippe SAUTER