La Dépêche (ladepeche.fr)22 mars 2019
La vraie nature du Cirque Plume
Dans les coffres et les malles du Cirque Plume on trouve un sacré bazar ! Celui qui, depuis 35 ans, sert à fabriquer des spectacles qui ont fait la réputation de cette troupe pétrie d’utopies, bourrée de talent(s) et inventrice de moments de pure poésie
Les spectateurs d’Odyssud le savent bien puisque la compagnie foule les planches de la grande salle depuis 16 ans et ils se déplacent en nombre depuis le début du mois pour voir « La dernière saison ». Alors forcément, pour ce dernier opus de cette aventure artistique, humaine et entrepreneuriale les visages ont pris des rides, les bedaines se sont tendues, les pas se sont alourdis et les vieux de la vieille (Pierre Kudlak, Jacques Marquès, Cyril Casmèze au travail de zoomorphe si reconnaissable) en jouent parce que c’est la vie, c’est la nature, c’est la part d’animalité qui réside aussi en chacun de nous. Et c’est aussi la beauté des mondes qui nous entourent. Car c’est d’environnement qu’il s’agit de parler ici, de ce que nous lui faisons subir, de la poésie qui s’en dégage, de la somptuosité de feuilles qui tombent en automne, de la douceur du bruit des vagues de la mer violentées par le plastique qui souille tout, et de cet arbre monumental peint par Charles Belle qui a affronté les éléments pendant 7 saisons au cœur de la forêt dans le Doubs. Mais foin de nostalgie, Plume a réuni les anciens, les déjà vus et les nouveaux comme la contorsionniste et véritable femme élastique Anaëlle Molinario, la funambule Natalie Good qui glisse avec grâce sur le fil sur des rythmes rock, Analia Serenelli et Andrea Schulte qui rivalisent de sensualité et de technicité à l’anneau aérien et sur le mât chinois. La musique jouée par sept musiciens sur scène et la voix rocailleuse de Benoit Schick (composition, arrangements et direction musicale) participent de cet ensemble réussi et nostalgique en diable. « Salut et fraternité » Plume !