E.B.
Jeudi soir au Grand Angle, le public, venu découvrir le Cirque Plume, était surpris, deux minutes avant le spectacle, quand des gouttes d’eau se sont mises à tomber du plafond. Fuite d’eau, clin d’œil du metteur en scène ? Toutes les hypothèses étaient soulevées, Nul ne savait que "Plic Ploc" avait déjà commencé…
Un laboratoire des rêves où les tuyaux d’arrosages deviennent serpents, où l’on peut voler dans un parapluie et s’embrasser dans un champ de coquelicots-métronomes.
Pendant deux heures, les spectateurs, se sont laissés happer par une sarabande de personnages maladroits et gracieux qui nous ressemblent un peu. Amoureux, effrontés, naïfs, farceurs, ou fanfarons, les artistes, du Cirque Plume savent tout faire. Les comiques et conteurs irrésistibles côtoient les contorsionnistes et des musiciens de talent capables de sortir un son mélodieux des objets du quotidien. Quand les casseroles et les vases se mêlent à la scie musicale, à l’accordéon et au djembe, même le pianicyclette n’en revient pas.
L’eau, on s’en serait doutés, est le fil conducteur du spectacle. Fontaine caressante ou déluge incontrôlable, source d’inventions et de catastrophes, elle est un personnage à part entière qu’on tente de dompter par tous les moyens : en cris, en chansons ou avec une grosse clef à molette. Pour le plus grand plaisir des spectateurs qui jeudi ont applaudi les artistes à tout rompre lors du final.
"Qu’est-ce qui nous inspire ?", s’amusait hier Pierre Kudlak, cofondateur avec son frère du Cirque Plume : "L’enfance, même si c’est réducteur. Nous avons tous des souvenirs qui remontent à la lecture du présent". L’actualité pas toujours rose, Plume l’interprète de façon poétique.