Ouest France24 avril 2019
Brest. Émouvant et magique, le chant du cygne du Cirque Plume au Quartz
Jusqu’au lundi 29 avril, le Cirque Plume présente son dernier spectacle, Dernière saison, au Quartz, à Brest (Finistère). Dans cette création poétique et engagée, les frères Kudlak sont fidèles à l’esprit qui guide leur troupe depuis 1984.
Le Cirque Plume vit sa dernière tournée. Quand s’achèvera, en 2020, cette Dernière Saison, également le titre de leur nouveau spectacle, les frères Kudlak, ses fondateurs, auront plus de soixante-cinq ans. Le temps, pour eux, de prendre une retraite bien méritée après trente-six ans d’existence.
Il faut en effet remonter à 1984 pour découvrir cette troupe à géométrie variable qui révolutionne le cirque avec une grande idée : « Réunir l’esprit de la fête, la politique, le rêve, la poésie, la musique et les corps, dans une envie fraternelle, non violente et populaire. »
Une œuvre poétique et engagée
Dernière saison est un savant mélange de tout ce qu’ils savent faire et une belle affirmation des valeurs qui les animent. Jamais dans l’amertume, toujours avec humour pour grands et petits – les rires des enfants ont quelque chose de rafraîchissant – et on ose même dire avec beauté quand il s’agit de dénoncer la pollution générée par le plastique.
On pense aussi à la métaphore visuelle de l’évolution de l’humanité. On se demande également ce que dirait le singe s’il pouvait parler ? Un grand bravo à l’acrobate zoomorphe Cyril Casmèze, dont la justesse gestuelle est bluffante. Au-delà des numéros en tout genre, redisons-le, c’est bien l’Homme qui est au milieu des préoccupations de ces circassiens au grand cœur.
Sans dévoiler la magie des effets de ce spectacle, insistons quand même sur l’infinie beauté des lumières, la plastique de la scénographie, la créativité des musiques de Benoît Schick. On adore cet orchestre qui sert de fil conducteur. On donnera la plume d’or aux femmes. Elles sont juste exceptionnelles, chacune dans sa spécialité. Acrobate, funambule, contorsionniste.