Le travailleur catalan25 décembre 2015
Avec eux, le temps file...
Archipel. Le Cirque Plume enchante les foules.
Chaque année, à la veille de Noël, le Théâtre de l’Archipel programme un spectacle tous publics d’une tonalité festive. Sympathique tradition à laquelle l’équipe n’a pas failli en 2015 en invitant le Cirque Plume pour six représentations, énorme succès à la clé, avec un public de 3 à 80 ans.
Comment en serait-il autrement avec un spectacle conjuguant allègrement qualité, drôlerie, ahurissante virtuosité acrobatique, beauté plastique et j’en passe ?
Avec pas moins d’une trentaine d’années d’existence, la troupe n’a plus rien à prouver, ce qui ne l’empêche pas de se renouveler en permanence. On y observe une nette division du travail, aux femmes les prouesses techniques, aux hommes les rôles de clown, et tous sont des musiciens hors pair, mention particulière pour Benoît Schick, pianiste impavide tout le long de la représentation, et auteur de la musique. Intitulé Tempus fugit, ce spectacle se regarde comme on parcourt un livre d’images, images animées, se succédant à un rythme d’enfer. Cela va des gags les plus classiques, les protagonistes trébuchant à répétition sur des obstacles improbables (hilarité incontrôlée des tout petits garantie), jusqu’aux numéros de trapèze, de funambule, ou des clins d’œil, à tel film de Fellini, tel tableau, l’Angelus de Millet, entre autres, à un violoniste qui vole, comme dans un Chagall… On a des moments inoubliables, comme cette jeune femme évoluant au sein d’une toile blanche qui se gonfle en tous sens jusqu’à l’engloutir. Ou cette autre qui grimpe au sommet d’un poteau comme sans effort, s’enroule, descend, remonte, avec une grâce inouïe. Ou cet homme, arc-bouté au centre d’un cerceau, qui dessine d’amples arabesques. Et les musiques, et les lumières, et ces marches de long en large de la scène avec accessoires incongrus et trouvailles insolites… un ensemble merveilleux, par des artistes sensibles et généreux, bourrés de talent et d’énergie. Que rêver de mieux, à l’approche des fêtes, pour, un temps, oublier la noirceur du monde ?
N.G.